Au sommaire de la Revue N° 4 - 1999
PHONIATRIE
Valeur du phonétogramme relatif (PR) dans l'évaluation des dysphonies organiques
Auteurs : C. Hilgenheger, J. Sarfati, E. Reyt, C. Sittel, H. E. Eckel (Köln)
Ref. : Rev Laryngol Otol Rhinol. 1999;120,4:231-238.
Article publié en français
Résumé :
Le phonétogramme est un document d'évaluation vocale reconnu, mais difficile à mettre en relation avec la qualité phonatoire du malade dysphonique. Depuis l'existence de logiciels performants, la surface du graphique est facile à mesurer. L'information sur l'amplitude vocale (en dB) en fonction de la fréquence sur toute l'étendue vocale peut être réunie en un seul chiffre facilement évaluable. Une correction concernant le sexe du malade et son entraînement vocal éventuel conduit de la surface absolue du phonétogramme (en mm2) au "phonétogramme relatif". Une étude prospective a été effectuée afin de valider le phonétogramme relatif. Cette étude comporte une analyse statistique de la relation entre phonétogramme relatif et l'évaluation vocale subjective sur l'échelle G/R/B (enroué, rauque, soufflé). En outre des paramètres déjà validés (temps phonatoire maximum, Jitter, Shimmer, SNR) ont été analysés en fonction du G/R/B pour permettre une comparaison avec le nouveau paramètre "phonétogramme relatif" pour le même groupe de patients. 114 patients dans deux groupes (61 patients après laryngectomie partielle, 53 malades avec différentes pathologies glottiques) sont inclus. L'évaluation subjective a été faite par un médecin ORL et une orthophoniste expérimentés, la mesure du phonétogramme et du temps phonatoire maximal par une étudiante en médecine à l'aide de sonomètre, piano et ordinateur (logiciels : MSImageProPlus 8.0). L'analyse du signal sonore a été faite avec un logiciel du commerce (Dr.Speech 3.0, Tiger electronics). Résultats : la comparaison des deux sous-groupes retrouve des phonétogrammes plus petits pour les malades après laryngectomie partielle. L'analyse statistique des deux groupes retrouve une relation forte du phonétogramme relatif moyen avec la valeur du paramètre "grade", surtout pour les patients après chirurgie du larynx. Il apparaît en outre une relation nette avec le temps phonatoire maximal. Une relation des paramètres acoustiques (Jitter, Shimmer, SNR) avec l'évaluation vocale est présente, mais moins claire. Discussion : dans la description des dysphonies, le phonétogramme relatif moyen a une valeur à partir d'une population de malades de 15-20 personnes. Il peut être utilisé dans la comparaison de groupes de patients traités par un moyen thérapeutique ou un autre. Des différences importantes du phonétogramme relatif peuvent être interprétées comme une différence entre les malades concernant le degré de leur enrouement. En ce qui concerne le paramètre "enrouement", l'information donnée par le paramètre "phonétogramme relatif" est au moins aussi précise que celle des paramètres Jitter, Shimmer, SNR mesurés avec un logiciel du commerce simple. Donc le phonétogramme relatif est un complément utile dans l'évaluation des dysphonies organiques. Il aide à la comparaison de cohortes homogènes de patients (p.ex. après chirurgie glottique).
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